Cyberpunk 3: enfer numérique 1

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C grinça des dents avec un râle de mécontentement en s’affalant sur son siège inconfortable en tissu et plastique noir. Autour de lui il remarqua les regards intrigués ou dérangé par le bruit étouffé d’un insulte qu’il venait de lâcher. “Connards” pensa C en prenant un gorgée d’eau de sa gourde métallique.

Il était installé dans un open space moderne. Son bureau tout transparent ne permettait même pas assez d’intimité pour se gratter sans être vu par le management, séparé de ses collègues par une pseudo paroi plastique légèrement opacifiée. Derrière lui une discussion parfaitement sans intérêt qu’il avait le plaisir de pouvoir suivre intégralement tant l’isolation sonore n’avait pas été pensée une seconde.

Devant lui un ordinateur portable à l’aspect ridicule comme si ses ingénieurs voulaient à la base faire des avions et s’étaient retrouver à concevoir des ordinateurs par leur échec de parcours. Le code devant lui évoquait un tas de documentation, écrit dans une langue qu’il pouvait comprendre mais n’ayant pourtant aucun sens. Les lignes stupides, sous-optimisées, patchées mille fois, sans aucune cohérences, bien trop longues, bien trop verbeuses. Le tout structuré comme une toile peinte en jetant des oeufs colorés dessus. Probablement qu’un esprit malfaisant avait planifié avec minutie l’enfer que devrait vivre chaque ingénieur qui relirait et modifierait ce code par la suite.

C débrancha subrepticement la clé qu’il avait inséré dans l’ordinateur pour simuler une activité pendant qu’il se permettait de bien glander. Ses poignets commencèrent à lui infliger une douleur lancinante qui remontait jusqu’au bout des doigts, causé par des claviers de mauvaise qualité et pseudo-ergonomique.
C supprima la moitié du fichier, ajouta quelques lignes qui infligerait une mort cérébrale à n’importe qui essayant de le relire. Un genre de hack pas solide mais suffisamment pour qu’il termine son contrat sans se faire remarquer par un manager qui suivrait les suivis de bugs du mois. Personne n’osera toucher à cet algorithme. Imbitable, mais qui fonctionne d’après les tests. Et qui cache bien entendu une petit porte dérobée, au cas où C réussisse à accéder au réseau interne de l’entreprise plus tard pour un autre contrat. Pas quelque chose de très compliqué. Simplement un bout de code qui combiné à un autre qu’il avait fait écrire à un stagiaire le mois dernier permettait une exécution arbitraire de code distant.
Ce genre de petit hack passait généralement les audit de sécurité sans soucis, dans le pire des cas repéré et considéré comme une erreur sans malveillance. Il était plus souvent défait par le hasard des modifications du code que par les ingénieur sécurité qui passaient une fois par an pour valider une certification bullshit.