Psychogame, partie 2

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L’instructeur du cours “Guerre de l’information” proposait un jeu de rôle. Pendant les 3 prochains mois à chacun de ses cours on prendrait une heure pour participer à cet atelier pratique. En équipe de 8, cela consistait à remplir des objectifs simples. Les objectifs de chaque équipes étant partiellement contradictoire, il fallait découvrir avec qui une équipe était en conflit et comment contrer ses propres actions. Le but n’étant donc pas d’arriver premier, il n’y avait pas de classement. L’objectif était d’avoir atteint tous les objectifs en 3 mois.

Les flottes simulées étaient simplifiées à l’extrême pour que les stratégies soient virtuellement un pierre feuille ciseaux. Ainsi la seule chose qui comptait était de découvrir le coup de l’adversaire avant de jouer son propre coup en cachant le sien jusqu’au dernier moment.

La première leçon fût d’apprendre à bluffer. La première défense fût de mentir mais l’instructeur mit les soldats pris à mentir en TIG pour calmer leurs ardeurs. Ils se replièrent donc derrière un visage impassible. “En dehors de rares cas, un officier ne doit pas mentir. Mentir c’est attaquer, et à moins qu’on vous en donne l’ordre, vous ne devez pas attaquer.” C’était bien sûr une explication grossière et certainement un mensonge, mais c’était un mensonge de la république et un simple soldat n’avait pas à le remettre en doute à ce moment.

La majorité des opérations de la marine consistait à protéger les intérêts de la république contre ceux conflictuels d’autres gouvernements avec qui on devait collaborer. Aucun républicain ne voulait exacerber les tensions géopolitiques et produire de nouvelles guerres. Un équilibre que la majorité avait intérêt à maintenir, car la guerre est coûteuse en hommes et en capitaux, en plus d’être un facteur majeur d’inconnues économiques et sociales. La guerre pouvait conduire à des révoltes, des guerres civiles, des coups d’état, des crises sanitaires majeures qui pouvaient durer des décennies voir des siècles. Et même des conflits armés locaux peuvent déborder et infecter de secteurs entiers.

Les fabricants et marchands d’armes avaient appris à maîtriser leur soif de profits avec les millénaires d’instabilités. Loin d’imaginer qu’ils avaient acquis la moindre forme de sagesse, l’éducation républicaine avait à coeur d’inculquer aux enfants de l’aristocratie à évaluer leurs impacts sur le long terme. Les humains, particulièrement les riches, pouvaient sans trop de difficulté vivre plus de 400 ans maintenant, entre la cybernétique et les thérapies médicales lourdes. Cette longévité supérieur avait changé lentement la culture aristocratique, qui l’avait rendu plus prompte à la négociation.