80 parfaits petits soldats
Toutes les nouvelles recrues courraient en rang serrés le long d’une piste circulaire orange à la texture ferme sans être dure. Après un rapide entretient avec un instructeur qui s’était assuré que Moodie était en règle et qu’il n’avait pas une personnalité totalement incompatible avec l’armée, il avait rapidement signé et envoyé sur ce terrain de sport presque vide à part 79 autres recrues qui arrivaient plus ou moins en même temps que lui-même.
Ça y’est, c’était l’ennui, le bon long ennui comme quand on a quelque chose à faire dans 20 minutes mais qu’on n’a plus rien à faire immédiatement. Courir en rond c’était vraiment ce que l’armée savait faire de mieux pour garder ses nouvelles recrues ? Il comprenais encore mieux les statistiques qu’il avait lu sur interpnet. Une hausse constante et linéaire des désertions pendant les 40 dernières années, vraie pour Novapolis, la plupart des autres mégalopoles de la planète et même vrai sur les statistiques solaires. C’était exactement le genre d’activités archaïque qui était totalement incompréhensible pour Moodie. Pourquoi ? Pourquoi la PREMIÈRE activité dans l’armée devait être de courir en groupe en rond, alors que près de 40% des soldats passeraient leur carrière assis derrière des bureaux, devant un ordinateur pour différentes tâches administratives ou d’ingénierie ? Que parmi les soldats restants plus de la moitié serait affectés à des machines, des postes de pilotage, de gestion de senseurs, ou autre acte technique où de toute façon le soldat serait assisté par exosquelette motorisé pour toute tâche physique ?
Devant lui un homme tomba. Peut-être la fatigue. Il avait l’air bien en sueur. Immédiatement, sa camarade de droite lui saisit le bras et le tira pour le relever.