Garder un secret
Moodie avait décidé de se faire passer pour un simplet. C’était probablement le plus sûr pour lui dans sa situation. Après avoir découvert le drone mal-fonctionnant, il en était venu à soupçonner qu’un membre de l’équipage, probablement un autre technicien, peut être plusieurs, avaient une mission secrète à bord du vaisseau. Et cette mission nécessitait un piratage d’au moins un drone.
En y réfléchissant bien, il était également tout à fait possible qu’un officier ou un officier marinier soit impliqué. De plus, il pouvait s’agir d’une mission de contre-espionnage, d’une querelle de faction interne, aussi bien qu’une ingérence extérieure.
Il était donc déjà impliqué par le simple fait d’avoir découvert cette anomalie. Et si la faction qui l’avait provoqué s’en rendait compte, il n’avait aucune idée du résultat. Il pourrait partager ces informations aux autres techniciens, après tout il y en avait plusieurs. Mais cela n’était pas forcément une grande protection, car si un officier marinier ou un officier était dans le coup, il y avait plusieurs moyens de se débarrasser de rapports embarrassants. D’un coté, cela était rassurant. Même s’il reportait l’intégralité de sa découverte, il créait peu de risques pour une machination à haut niveau et donc ne serait pas forcément une cible.
Si en revanche c’était un ou plusieurs techniciens sans support au dessus, alors il y avait un vrai risque à donner ces informations, car le rapport créait un vrai risque de voir la mission éventuelle compromise. Les conséquences étaient peu prévisibles.
Autre solution pouvait être de rapporter l’information à son officier marinier, et le laisser se charger du problème. Mais sans rapport officiel, rien ne le protégerait si jamais son propre officier était dans le coup et décidait de se débarrasser de lui. Le maître principal Moris Duquel était quelqu’un à qui on sentait pouvoir se confier, mais ce sentiment devenait rapidement étranger quand Moodie repensait aux potentiels espions qui pouvait se trouver à bord.
Le capitaine était pour sûr quelqu’un à qui il aurait dût se confier, mais le risque d’aller le voir directement s’il ne s’agissait que d’une affaire mineur serait terrible pour sa carrière. La hiérarchie n’aime pas être court-circuitée. Et il y avait même un risque d’échouer si le capitaine Amidos décidait de ne pas le recevoir. Ses propres supérieurs seraient immédiatement au courant, puis ses collègues, et là ça serait le pire des scénarios.
Avant d’agir, il essayerait de comprendre à qui il s’attaque, et discrètement.