Le mercrenaire

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C’était un homme de petite taille, mais taillé pour la guerre. Fin et athlétique, avec des avant-bras noueux, un cheveux chauve et une courte barbe taillée qui n’aurait jamais été autorisé à un personnel de la flotte de la République. Mais il n’était pas soldat de la République, il était un mercenaire. Un soldat privé, qui faisait comme bon lui semblait et qui n’avait pas à suivre les coutumes de la marine ou de l’armée, tant qu’il respectait ses lois et celles de la guerre.

Moodie avait une certaine fascination pour cet homme. Aucune ambition d’en faire un modèle en quoi que ce soit, mais il était une source de questionnement. Pas sur la raison de son existence à proprement parler, car Moodie avait bien compris les enjeux d’avoir des soldats sacrifiables pour ses opérations militaires particulièrement dangereuses, du genre qui pourrait avoir un impact négatif sur les sondages. Bien sûr il ne suffisait pas juste de lâcher des sacs d’or pour avoir une troupe de mercenaires capables de compter sur ses doigts et trouver le nord magnétique, mais c’était un bon début (et le plus compliqué en fait).

Non, sa curiosité était dirigée vers le comment. Comment un homme pouvait décider de risquer ? Qu’est-ce qui faisait que cet homme accordait si peu d’importance à sa vie qu’il acceptait de la risquer de manière si désinvolte ? L’argent faisait une bien piètre excuse car les mercenaires n’étaient pas non plus payés de manière si indécente, même si probablement qu’un an au poste de Moodie n’était probablement pas plus qu’une poignée de semaines d’activité pour un de ces soldats, probalement jours pour cet officier. Si son but était de faire beaucoup d’argent il se serait arrêté après quelques missions et auraient utilisé le pactole pour investir sur les marchés financiers en permanence bondissants. Il y avait toujours des risques, mais pas celui de se prendre un obus ou un laser un mardi au reveil. Et pour des gens comme eux, qui avaient depuis au moins 4 générations subit le thérapies génétiques étaient dotés d’une espérance de vie d’au moins trois ou quatre cents ans, sans compter les possibilités qu’ouvraient la nouvelle génération de cybernétique neurologique qui parvenait à remplacer fonctionnellement certaines parties du cerveau humain sans pertes.

Quel était la clé de ce mystère ? Est-ce que ce mercenaire trouvait quelque chose hors de l’argent dans le fait de physiquement prendre le risque de mourir, plutôt que simplement utiliser les simulateurs ? Des simulateurs si efficaces que les études avaient observées que les réactions du cerveau humain étaient identiques, voir plus performantes dans les simulateurs que dans la réalité physique. Alors était-ce autre chose ? Culturel ? Religieux ?

Moodie ferma sa tablette d’opérateur de maintenance et s’approcha du mercenaire, en hésitant jusqu’au dernier moment.

”- Monsieur, puis-je vous poser une question ?”